Historique

 
La fête du Lait de mai au temps d’Aimé Delrue

une tradition festive née en 1932…

Les plus anciens se souviennent encore de ce grand rendez-vous qui animait le quartier des Ponts : la fête du Lait de mai, imaginée par l’inénarrable droguiste de la chaussée de la Madeleine, Aimé Delrue. Rabelaisien dans l’âme et président de la République des Ponts, le joyeux drille avait instauré dans les années 30 cette fête pendant laquelle tous les convives dégustaient sans modération le fameux breuvage.

“C’était ici une coutume. Le 1er mai, les jeunes gens de la ville partaient à la campagne pour boire le lait fraîchement tiré”, se souvient Marie-Thérèse Guillomé, la sœur d’Aimé Delrue. Symbole de renouveau et de renaissance, le breuvage, parfumé par les tendres pâturages, était réputé non seulement pour sa valeur gustative mais aussi parce qu’il était gage de bonheur pour qui le buvait. “Mon frère qui cherchait toujours des animations nouvelles pour distraire les gens eut alors l’idée d’en faire une fête qui rassemblerait le quartier.”

C’est ainsi qu’en 1932, la première édition de la fête du Lait de mai s’est tenue place de la Romaine, près du quai Moncousu. “Il fit en effet venir une bétaillère pleine de vaches. On installa des tables. Presque tous les cafés avaient ouvert leurs portes.” Et dès six heures du matin, la distribution gratuite de lait commençait.


Les anciens en parlent encore.”
“Les organisateurs ont obligé les visiteurs à se lever à l’aube comme d’authentiques propriétaires de bêtes à cornes. A été réquisitionné sur l’heure quiconque possédait quelques notions de traite”, lisait-on dans la presse de l’époque.

“Spontanément, des cap-horniers sont venus de la Fosse pour chanter. Des musiciens se sont également joints à nous. Les gens du quartier ont alors commencé à chanter, à danser”, poursuit Marie-Thérèse Guillomé. “On improvisait même des radios crochets.”
Le succès de cette première édition fut incontestable comme le mentionne son compte rendu : “À 9 heures, 400 litres de lait avaient déjà été bus !”

Par la suite, la fête s’est un peu organisée. On disputait des courses de sac. La vente du muguet fut également instaurée. La reine des Ponts défilait dans les rues. Le public put même assister au lancement en grande pompe d’un bateau, en 1935. “Ce qu’il y a de formidable, c’est que toutes proportions gardées, il y a plus de monde ici à voir lancer un bateau de 6 mètres de long qu’à Saint-Nazaire au lancement du Normandie de 313 mètres de long”, déclarait Aimé Delrue avec sa verve truculente, à l’occasion du lancement inaugural du canot Pontnois 1er, sur la cale aux Foins. Très populaire, la fête du Lait de mai avait aussi une vocation sociale. Tous les bénéfices collectés étaient en effet redistribués aux plus démunis du quartier et servaient notamment à acheter des vêtements chauds pour les enfants.

La guerre mit fin aux festivités, en 1939. Dix ans plus tard, la fête renaissait de ses cendres, sous l’impulsion, bien sûr, d’Aimé Delrue. “C’était une fête simple mais très conviviale, qui a vraiment marqué le quartier, poursuit Marie-Thérèse Guillomé. Les anciens s’en souviennent et m’en parlent encore aujourd’hui.”

source : seve.nantes.fr                                                                                                

De nos jours

 

L'association 1+1=1, à la suite de Mars à Suivre, organise une fête avec les nombreux artistes résidents du quartier autour d'un tournoi de foot et d'un concert en 1998 sur le terrain vague de la rue Monteil. Elle gagnera dès l'année suivante la place des Olivettes ou on montera une estrade pour toute une journée de rencontres et de  festivités à la bonne odeur de saucisses frites.

Forte de nombreuses rencontres, la vie associative du quartier s'étoffe (asso des habitants, Abscisse, journal de quartier...) s'organise et revendique. C'est ainsi que le square du Lait de Mai ouvre ses portes en 2002. C'est à cette occasion que la fête de quartier prendra sa dénomination en hommage aux festivités organisées par Aimé Delrue. C'est également cette année que 1+1=1 obtient un local rue des Olivettes pour la réalisation de chars. 

L'édition 2003, malgré la pluie sera donc un franc succès sur le plan organisationnel. De nombreux habitants et associations ont participé à l'élaboration du défilé. Forts de cette dynamique, un collectif verra le jour en 2004 : Le 36 qui n'aura de cesse de réclamer un lieu pérenne pour inscrire les activités des associations du quartier dans la durée. Ainsi verra le jour la Maison de Quartier.

Depuis 2014 c'est le CFO (comité des Fêtes des Olivettes) qui a repris le flambeau. Organisé autour de son conseil d'administration, son but est de créer du lien et favoriser les rencontres au travers d'animations sur le quartier Madeleine Champ de Mars.

 

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